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8 biais cognitifs en UX : comment les utiliser (éthiquement)

Découvrez comment les biais cognitifs influencent l'UX d'une interface. Apprenez à les utiliser de manière éthique pour améliorer la clarté et l'engagement.

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Les biais cognitifs influencent toutes nos décisions. Ce sont des raccourcis mentaux que notre cerveau utilise pour traiter l’information rapidement… mais pas toujours de manière rationnelle. En design UX, ils peuvent devenir de puissants leviers pour orienter l’utilisateur — à condition de les employer de façon responsable.

Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

Un biais cognitif est une distorsion dans la manière dont nous percevons la réalité ou prenons des décisions.

Vous avez déjà remarqué que vous êtes plus susceptible de cliquer sur un bouton Acheter si le stock est limité ? Ou que vous faites plus confiance à un produit qui affiche des avis clients positifs ? Ces réactions sont des exemples de biais cognitifs en action.

En UX, comprendre ces biais permet de :

  • Structurer l’information pour qu’elle soit plus intuitive.
  • Inciter l’utilisateur à agir.
  • Créer une expérience plus engageante.

Les biais cognitifs les plus utiles en UX

1. 📍 Effet de position

En UX, l’effet de position joue sur notre tendance à mieux retenir les premiers et derniers éléments d’une série.

Placer une info clé en milieu de liste la rend souvent moins visible.

Principales applications :

  • Menus de navigation : mettre les actions prioritaires en tout début et toute fin.
  • Listes de produits : positionner les meilleures offres en haut et en bas.
  • Formulaires : placer les questions essentielles en premier ou en dernier.
  • Etc.
Exemple d'effet de position dans un menu de navigation
Exemple d'effet de position dans un menu de navigation

2. 🔥 Biais de rareté

Le biais de rareté exploite notre tendance à attribuer plus de valeur à ce qui est limité ou difficile à obtenir.

En UX, il déclenche un sentiment d’urgence.

Principales applications :

  • Stock limité : afficher “Plus que 3 articles” ou “Rupture imminente”.
  • Offres limitées dans le temps : minuteurs ou compte à rebours.
  • Accès restreint : bêta privée ou invitation sur sélection.
  • Etc.
Exemple de biais de rareté avec un stock limité
Exemple de biais de rareté avec un stock limité

3. 🎯 Biais de cadrage

Le biais de cadrage consiste à influencer une décision par la manière de présenter l’information, sans en changer les faits.

Principales applications :

  • Formulation positive : “90 % de satisfaction” plutôt que “10 % d’insatisfaction”.
  • Comparaison avantageuse : mettre en avant les gains plutôt que les pertes.
  • Offres groupées : “2 pour 10€” au lieu de “5€ l’unité”.
  • Etc.
Exemple de biais de cadrage avec une formulation positive
Exemple de biais de cadrage avec une formulation positive

4. 👥 Preuve sociale

La preuve sociale repose sur le fait que nous faisons plus confiance aux choix d’autrui, surtout en situation d’incertitude.

Principales applications :

  • Avis et témoignages : notes, citations, captures d’avis vérifiés.
  • Nombre d’utilisateurs : “Déjà 2 500 développeurs inscrits”.
  • Cas clients : logos de marques qui utilisent votre produit.
  • Etc.
Exemple de preuve sociale avec un nombre d'utilisateurs
Exemple de preuve sociale avec un nombre d'utilisateurs

5. ⏳ Effet Zeigarnik

En UX design, l’effet Zeigarnik est utilisé pour créer une tension qui incite l’utilisateur à revenir ou à terminer une action.

Il exploite la motivation intrinsèque à « boucler la boucle ».

Principales applications :

  • Progression incomplète : barres ou checklists affichant 70 % complété → pousse à finir.
  • Onboarding gamifié : étapes laissées à moitié faites pour encourager à poursuivre.
  • Notifications “à suivre” : badges rouges, messages non lus, formulaires interrompus.
  • Cliffhangers : teaser d’un contenu ou d’une fonctionnalité disponible seulement après une action.
  • Etc.
Exemple d'effet Zeigarnik avec le déblocage d'une fonctionnalité
Exemple d'effet Zeigarnik avec le déblocage d'une fonctionnalité

6. 💲 Biais d’ancrage

Le biais d’ancrage se produit quand la première information reçue (l’ancre) influence toutes les évaluations suivantes.

Principales applications :

  • Prix barrés : afficher un prix initial plus élevé.
  • Offre premium : montrer d’abord la version la plus chère pour valoriser les suivantes.
  • Réductions contextuelles : “-40 % par rapport au prix habituel”.
  • Etc.
Exemple de biais d'ancrage avec un prix barré
Exemple de biais d'ancrage avec un prix barré

7. 🎁 Biais de réciprocité

Le biais de réciprocité pousse à rendre la pareille lorsqu’on reçoit quelque chose gratuitement.

Principales applications :

  • Ressource offerte : guide PDF, template, essai gratuit.
  • Bonus d’accueil : réduction pour une première commande.
  • Etc.
Exemple de biais de réciprocité avec une ressource offerte
Exemple de biais de réciprocité avec une ressource offerte

8. 🎭 Effet leurre

L’effet leurre apparaît lorsqu’une option moins attractive est volontairement ajoutée pour influencer le choix vers une autre option, jugée plus avantageuse.

L’option leurre n’est pas conçue pour être choisie, mais pour rendre une autre option plus désirable par comparaison.

Principales applications :

  • Formules d’abonnement : proposer une offre “intermédiaire” peu avantageuse pour orienter vers l’offre premium.
  • Comparaison de prix : introduire un produit légèrement moins intéressant (prix proche mais valeur moindre).
  • Offres groupées : rendre un pack plus séduisant en le confrontant à un “mauvais deal”.
  • Etc.
Exemple d'effet leurre (option 1) poussant à l'achat des options supérieures
Exemple d'effet leurre (option 1) poussant à l'achat des options supérieures

Utiliser les biais cognitifs de manière éthique

Les biais cognitifs peuvent facilement devenir manipulateurs. Pour rester du côté éthique, voici quelques principes à suivre :

  • Transparence : éviter les fausses urgences ou stocks inventés.
  • Pertinence : n’utiliser un biais que si ça sert réellement l’utilisateur.
  • Test utilisateur : vérifier que la méthode améliore l’expérience sans frustrer.

Les biais cognitifs sont partout dans nos décisions quotidiennes. En UX, bien utilisés, ils améliorent la clarté, facilitent la prise de décision et rendent l’expérience plus engageante. Le vrai défi est de s’en servir pour guider… sans manipuler.

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